Irving avait à peine dormi. Il avait passé des heures à lire en détail chaque dossier, sans trouver le fil conducteur. Il s’était épuisé à force de chercher. Au bout d’un moment, les écritures illisibles et les innombrables coquilles avaient fini par l’exaspérer. Personne n’avait téléphoné, pas même Farraday. Pendant ces premières heures du jour, le monde extérieur à la salle des opérations avait été calme, plus calme qu’à l’accoutumée, comme s’il existait un espace au sein duquel seul Irving pouvait émettre un son. Le monde attendait ce qu’il avait à lui dire. Ça y est… J’ai trouvé qui est ce type… Je sais où il habite… Les véhicules de patrouille sont déjà en route… Irving était parti à 2 h 30, peut-être même un peu plus tard, avait rampé jusqu’à chez lui et dormi jusqu’à 4 heures. Il avait ensuite pris une douche, était retourné se coucher, n’avait pas arrêté de se retourner dans son lit jusqu’à 6 heures.